Magnien, Charles [signé] [1649], REFLEXIONS CONSCIENCIEVSES des bons François, SVR LA REGENCE DE LA Reyne. , français, latinRéférence RIM : M0_3061. Cote locale : C_9_19.
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de vaquer à ses saincts Exercices, & aux serieuses
affaires d’Etat, & qu’on voulût se saisir
de la personne du Roy son tres-cher & aimé
fils, que le Ciel auoit octroyé à ses ardents soupirs,
& au souhait de toute la France. Sa Majesté
a esté contrainte & obligée de sortir de Paris
à tout le moins pour quelque temps ; afin de
laisser dissiper les broüillards de certains esprits
libertins, faire recognoistre par l’absence
du Roy & la sienne, l’importance de leurs
presences, & pour continuer pendant ce temps
là plus librement ses deuotions & ses soins au
seruice de Dieu, & du Royaume ; si bien que
sa sortie estoit semblable à celle des Hebreux
sortans d’Egypte, dont parle Sainct Ambroise,
disant qu’elle estoit la sentiere de l’innocence,
le dessein de pieté, & le chemin de la vertu,
d’autant qu’à moins d’estre confirmée en
grace, sa Majesté ne pouuoit conseruer l’integrité
de son ame, ny la pieté de son cœur, ny
la vertu de ses mœurs, parmi tant d’insolences,
d’irreuerences & de temeritez ; de sorte que
sa sortie ne luy estoit pas vn crime, mais vne
peine aux méchans, ainsi que dit S. Bernard de
la fuitte des Saincts, lors que pour les persecutions,
ils vont d’vne ville à l’autre : De plus, considerant
sa Majesté que la commune populace,
ne cherchoit aueuglément qu’à tout rauager &
mettre en ruine, ne cognoissant plus ny Reine,


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