Anonyme [1652], RESPONSE A LA LETTRE DV ROY. Enuoyée à Nosseigneurs du Parlement de Roüen sur le sujet des presens mouuemens. , françaisRéférence RIM : M0_3368. Cote locale : B_19_10.
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souffrir dauantage, & enfin lassé de leur remise, se mist
à murmurer contr’eux, ne donnant pas mesme la liberté
à Messieurs les Princes de rien resoudre, croyant
que ce qu’ils faisoient estoit vne prolongation de tẽps,
le peuple disant mesme que Monsieur le Prince auoit
fait sa paix, & veritablement nous auions suiet de le
croire, s’il ne nous eust manifesté le contraire comme
il fit au faux-bourg S. Antoine, on ayant exposé sa vie
pour le salut du public, il montra lors qu’il ne la tenoit
que pour cela. Considerez donc, que c’est vne
pure apostasie, quant il dit qu’ils y ont enuoyé vne partie
de leur troupes, pour y faire le desordre qui y est
arriué, & tout le monde sçait que ce fut la populace &
qu’il n’y eut iamais vn homme de l’Armée de Messieurs
les Princes qui parust en cette action, & n’est ce
pas vne pure mãterie de dire qu’il y en ait eu plusieurs
de tuez sur la place, veu qu’il n’y a iamais eu que deux
de tuez du costé de la populace, qui sont de la Gréve.
Quel suiet ont ils de dire que Messieurs les Princes y
ont fait venir du monde pour massacrer ceux qui y
estoient, puisque son Altesse Royale ayant sçeu que
ces Messieurs estoient en peine & en danger de perdre
la vie, enuoya Monsieur le Duc de Beaufort pour les
degager du peril ou ils estoient, voyez donc s’il n’est
pas vray, que si Messieurs les Princes eussent eu le dessein
de les faire perdre, ils n’y eussent pas enuoyé. Ils
disent que le Gouuerneur, le Preuost des Marchands
& autres, ont esté contraints d’abandonner la ville, il
est vray que n’y trouuant pas leur seurté ils l’ont voulu
chercher ailleurs, d’autant que le peuple lassé de leur


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