Anonyme [1649 [?]], PIECE D’ESTAT OV LES SENTIMENS DES SAGES. , françaisRéférence RIM : M0_2758. Cote locale : A_6_82.
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la vieille Rome. Non, nous sommes François quelle
tasche à nostre nom d’estre capables de ses bassesses
& de ses laschetez, & si nous sommes dedans
le Cristianisme ? Quelle horreur de tant de medisances,
de mensonges & d’impietez ; Mon cher
Polydas, instruisons nous des paroles du Sage,
Cum detrectatoribus non Commiscearis quoniam repente
consurget perditio eorum, il n’y a rien de plus certain
que les medisans seront maudits, ne te mesle donc
point dedans leurs crimes & ne les approuue pas ;
Cham fils de Noé le fut pour n’auoir pas caché
les deffauts de son pere ; & le grand Constantin
craignant cette menace, tout Conquerant qu’il
estoit & tout redoutable, brusla tous les Libelles
qui luy furent apportez contre les mœurs de
quelques Euesques assistans au Concile de Nice,
protestant qu’il n’y auoit point de tasches en vn
Euesque qu’il ne voulust couurir de sa pourpre &
de ses ornemens.

 

Cette action est belle & de grande importance,
& quoy qu’elle soit tres-saincte, elle est encore
tres-polytique : ce grand homme voyoit qu’outre le
desordre qui pouuoit arriuer en vne assemblée d’vne
telle consequence, pour l’establissement de la verité
de l’Eglise & pour la gloire du Christianisme qui
ne pouuoit qu’estre tres-obscurcie dans les deffauts
des accusez & des accusants, le repos de l’Estat
pouuoit estre alteré par les diuisions qu’eust causé
la rupture de ce Concile, laquelle il voyoit indubitable



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