Anonyme [[s. d.]], EXTRAIT DES REGISTRES DE PARLEMENT. Touchant les plaintes que Loüis Duc d’Orleans beau-frere du Roy Charles 8. fit en Parlement le 17. Iauuier 1484. Contre l’Enleuement de ce Roy par Anne de France Comtesse de Beau-jeu, & de Bourbon sa sœur, sur ce que sa Maiesté n’estoit en liberté, & que ce n’estoit point le Roy qui agissoit. , françaisRéférence RIM : M0_1354. Cote locale : B_14_5.
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hautement qu’elle tiendroit le Roy en Bail, c’est
à dire, en sa possession, & en auroit la garde & le
gouuernement iusques à ce qu’il ait vingt ans
passez, qui est le train que nous voyons prendre
dans l’enleuement de Louis XIV. qui est encore
moins libre & plus captif que ne fut iamais
Charles VIII. son predecesseur.

 

Quand nous lisons dans cet Extrait authentique
& considerable, qu’Anne de Beaujeu prist le
serment des gardes, & les anima tellement, Que
nul Prince ny Seigneur n’osoit approcher la personne du
Roy qu’elle tenoit en subjection, & n’estoit en sa liberté ;
& qu’à cette cause mondit sieur d’Orleans d’estoit
retiré en cette ville de Paris, & le reste comme cy-deuant.
Nous auons trop de preuues & trop de
conformitez des actions presentes, à celles-là
qui sont passées, sans qu’il soit besoin d’autre parallele,
ny d’autre application pour persuader à
tous les bons François que nos mal-heurs sont
encore plus grands, que nos desordres sont plus
sensibles, & que nos plaintes & les moyens que
nous empruntons pour les faire cesser ne sont
point inouis, mais seulement les mauuais desseins
que l’on a de nous faire perir par le fer & le
feu, parce que nous crions au secours pendant
qu’on nous esgorge. Et si Charles VIII. a esté
desiré dans Paris, Louis XIV. y est souhaitté



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