Anonyme [1650], ADVIS AVX PARTISANS, MALTOTIERS, MONOPOLEVRS ET Fermiers de ce Royaume, trouué dans le Cabinet de d’Emery apres sa mort. , françaisRéférence RIM : M0_493. Cote locale : A_9_30.
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Clere à Maistre (ce sont termes de l’art) sauf à donner
la paraquante à tel ou à tels, à telles ou à telles
qu’il appartient, & la haine qu’ils portent au monde
est si enragée, qu’elle se nourrit de ses souspirs,
& s’entretient de ses pleurs, pour contenter leur insatiable
auarice ; & par vn outrage fait à nature, la plainte,
& la crainte d’étre apauuris ou ruinez par leurs oppressions,
a esté vn crime afin de monstrer jusques à
quel poinct d’insolence ils en sont venus. Aussi à n’en
point mentir, les Aspics, & les Serpens, ont moins de
fiel, qu’eux capables de commettre des méchancetez
aussi noires, que pourroient faire les esprits de l’abysme.
I’adiouste qu’ils frustrent du droit d’avis par vn
trait d’insigne perfidie, injustice, méconnoissance,
fripponerie, & audace : celuy qui leur aura mis entre
les mains, quelque affaire bonne (ou estimée telle
d’eux) apres auoir retenu ses memoires, & instructions,
luy faisans accroire, que Monseigneur le Sur-Intendant
des Finances ne l’aura trouuée de mise, &
pour se garantir de l’asseurance qu’ils luy auront par
fois baillé par écrit, la feront reüssir par vn, leur confident,
renversans la proposition par vne subtilité d’esprit,
non moins admirable que frauduleuse ; tellement
qu’ils a valent les mẽsonges, & les parjures avec
plus de douceur qu’vn bon biberon ne feroit vn vin
delicieux, ou s’ils gardent la parole à vn mesme donneur
d’auis, ce ne sera qu’en partie, & quelquefois
apres qu’ils luy auront fait faire plusieurs écritures,
employé le meilleur de ses années, fait diuers frais, interessé
sa santé, perdu son temps, &c. ne luy offriront


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