Dubosc-Montandré, Claude [?] [1651 [?]], L’APOCALYPSE DE L’ESTAT, FAISANT VOIR, I. Le Paraelle de l’attachement que la Reyne a pour le Mazarin, auec l’attachement que Brunehaut auoit pour Proclaïde, & Catherine de Medicis pour vn certain Gondy. II. Que l’attachement de la Reyne pour le Mazarin est criminel d’Estat. III. Que ce mesme attachement donne fondement à toute sorte de soupçon. IV. Que par cet attachement la Reyne fait voir qu’elle ayme plus Mazarin que son Fils. V. Que par cet attachement la Reyne dispose toutes choses à vn changement d’Estat, ou à l’establissement d’vne tyrannie qui sera sans exemple. , françaisRéférence RIM : M0_98. Cote locale : B_4_18.
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à nos ames, à nos biens, & à nos libertez, puis qu’on
attente par tyrannie au restablissement de celuy
qui ne peut subsister qu’en les destruisant : viue
Dieu, c’est ce que nous ne souffrirons iamais ; & si
la Reyne se flate dans l’iniuste passion qu’elle a de
faire subsister cét impudent Fauory, qu’elle sçache
que le dessein en auortera à sa honte, ou qu’elle ne
regnera iamais que sur les lasches, parce que tous
les genereux periront bien plustost qu’ils ne se soumetront
à l’infamie de cette seruitude.

 

I. Ce preambule m’arreste trop long-temps, ne
perdons pas les paroles à ne rien dire sans preuue ;
& puis que l’attachement de la Reyne pour le C.
Mazarin doit seruir de suiet à cette entretient, faisons
voir son iniustice, par le Paralelle de l’attachement
que Brunehaut auoit pour son Proclaïde, &
Catherine de Medicis pour son Gondy.

Quand ie parle de Brunehaut, ie parle d’vne Espagnolle
fille d’Athanagilde Roy des Visigots, &
meurtriere de dix Rois de France : Quand ie parle
de Catherine de Medicis, ie parle d’vne Italienne
fille de Laurent de Medicis Duc d’Vrbin ; I’Erinnis
de la France, Patriœ communts Erinnis, & l’incendiaire
de tous les ambrazemens qui ont desolé cet
Estat, pendant le regne de trois Souuerains, François
II. Charles IX. & Henry III ses enfans.

Ie veux bien croire que les troubles souleués
par Anne d’Austriche, fille de Philippe III. Roy
d’Espagne, quoy qu’aussi prodigieux que les leurs,



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