Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652], LE SCEPTRE DE FRANCE EN QVENOVILLE Par les Regences des Reynes, faisant voir par de naifues representations d’Histoires. I. Les desordres du pouuoir absolu des femmes en France, par. II. La mauuaise Education des Roys. III. La pernicieuse conduitte de l’Estat. IV. Les horribles factions qui s’y sont esleuées, & qui ont souuent mis cette Monarchie à deux doigts de sa ruine. V. Et le moyen infaillible de remedier à tous ces desordres, si l’on veut s’en seruir efficacement & dans l’vsage des Loix Fondamentales. , français, latin, italienRéférence RIM : M0_3598. Cote locale : B_4_8.
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d’esprit : de sorte, qu’entrant dans sa quatorziesme
année, où la minorité des Roys expire, pour terminer
les differens des Princes, Pierre Duc de Bourbon,
& Louys Duc d’Orleans, que l’ambition ou l’auarice
faisoit contester de la Regence du Royaume, les
Estats Generaux assemblés à Tours ordonnerent sagement
qu’il n’y auroit point de Regent en France :
Mais qu’Anne de France femme de Pierre de Bourbon
Seigneur de Beau-jeu, saur du Roy, auroit le Gouuernement
de la personne de sa Majesté, suiuant la volonté du
Roy Louys XI. son pere, & que d’ailleurs toute la direction
des affaire politiques seroit au Conseil d’Estat composé indiuisiblement
des Princes du sang, & des principaux Officiers
de la Couronne. Le Duc d’Orleans qui se voyoit
frustré de son dessein par cette Ordonnance des
Estats, ne se peût empescher de tesmoigner le mescontentement
qu’il auoit de ce rebut en sa retraite
de la Cour, & sortant de Paris, de preuenir ainsi la
mauuaise volonté de la Gouuernãte du Roy, laquelle
auoit donné ordre de l’arrester. Et il est sans doute
que sa ligue grossie des Ducs d’Angoulesme, & du Sire
d’Albret, eust cause de grands troubles dãs l Estat,
n’eust esté qu’elle fut estouffée dans sa naissance par
la conduite de cette sage Princesse, & par la resolution
de son mari deuenu Connestable depuis l’assemblée
des Estats. Il est vray que l’ambition ou l’opiniastreté
de cette Princesse fut visible, en ce que dans
vne Conference d’accord qui fut tenuë à Alençon,
pour pacifer tous les differens des Princes ligués, elle
ne voulut en rien du tout relascher de l’authorité


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