Anonyme [1652], L’ESTONNEMENT DE LA COVR, DE L’ESPRIT QVI VA DE NVICT. , français, latinRéférence RIM : M0_1306. Cote locale : B_1_15.
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Ducs, Comtes, Barons, Marquis, voire
de prendre la Lune à la main, tout ce que vous
voudrez, garde le heurt : si n’auez accoustumé
de longue main tels honneurs, adieu le ieu, adieu
la voicture : vn petit tertre est de longue durée,
& comme disoit nostre Pybrac.

 

 


Qui des faueurs des grands veut abuser,
Bien tost froissé chet au bas de la roue.

 

Ixion chez les Poëtes nous en fournit vn notable
exemple : [1 mot ill.] s’estre trop temerairement
osé approcher de la Deesse Iunon, méprisant déja
les inferieures Deités, fut condamné aux Enfers
d’estre attaché à vne rouë par des Serpens au
lieu de cordes qui le pinçoient & mordoient incessamment.
Il y a icy a gaigner qui le sçaura.

Ceux qui ne sçauront comme il faut cultiuer
l’amitié du Roy auec discretion, prudence & sagesse,
se tromperont de plus de la moitié de iuste
pris, & trouueront grand erreur en leurs comptes.

Ceux aussi qui pillent sourdement & en tapinois
les deniers du Roy, en le flattant & abulant,
sans doute leur aduiendra tout de mesme qu’à
Cepio Seruilius Consul Romain qui moutut miserablement
pour auoir pillé l’or au temple de
Tolose, & tous ceux qui en toucherent auec luy.

FIN.



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