Anonyme [1650 [?]], LE TE DEVM GENERAL DE TOVS LES BONS FRANCOIS. Sur la prise de Messieurs les Princes. , françaisRéférence RIM : M0_3756. Cote locale : B_6_16.
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parce que i’ay aussi entendu toutes les vostres. Ie chantera y
deuant les Anges, i’adoreray en vostre saint Autel, & ie beniray
vostre Nom, parce que vous auez exaucé les supplications
que ie vous ay faites. Ouy, Seigneur, ie vous confesseray
de toute mon ame, au conseil & en la congregation des
iustes : car vous auez fait de grandes choses pour vne Ville
qu’on vouloit piller, & qu’on vouloit aprés cela reduire à
neant, pour se venger de l’outrage qu’elle auoit commis de
n’auoir pas voulu souffrir sa perte. Confession & magnificẽce
se trouueront en ce bien-fait, Seigneur, iusques à la fin des
siecles. Aussi estes-vous contre le sentiment de ces esprits
abominables, celuy en qui les hommes & les Anges doiuent
esperer, & mettre toute leur confiance.

 

LE LANGVEDOC.

Non seulement toute la France : mais encore toute la terre
habitable vous honorera, Seigneur, en reconnoissance de
tant de graces que vostre Diuine bonté a voulu faire à cette
pauure Prouince. Aussi ne faites-vous rien pour l’homme que
pour en estre honore, parce que toutes vos actions ne visent
qu’à nostre profit & à vostre gloire. Mais ce qui est plus à vostre
honneur doit estre fait le premier & preferé à toute autre
chose. C’est pourquoy vous auez voulu assujettir tout ce qui
est, à vostre cher Fils IESVS-CHRIST, afin que tout ce
qui est, vous pût honorer en sa personne. Il n’y a rien dans le
monde qui ne presche les faueurs qu’il vous a pleu faire à
chaque estre. Le Ciel vit que vous l’auez fait tel qu’il est : le
Soleil nous apprend que vous l’auez mis au monde : la Lune
monstre au silence de la nuict qu’elle est vostre creature : le
reste des Astres font bien voir que vous les auez formez : les
espaces de l’air nous preschent vostre iminensité : la terre fait
bien paroistre que vous estes vn Dieu : la Mer son principe :
les abysmes leur autheur : & tout le monde ensemble marque
bien qu’il est l’ouurage de vos mains sacrées. Les Cieux,
dit Dauid, racontent vostre gloire pour vous honorer, & ces
cercles tousiours roulans publient incessamment la grandeur
de vos merueilles. De sorte qu’il n’y a rien dans le monde qui
ne vous reuere, ou qui ne vous doiue reuerer comme Pere
eternel de toutes choses. Cela estant, il me semble que ie suis



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