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Morvan PERRONCEL, « Exploration des emplois du mot ‘société’ dans les mazarinades. Affleurement d’un nouveau nom du tout politique ? » (colloque Tokyo 2016)

L’exploration des Mazarinades, colloque international de Tokyo, 3/11/2016 – programme

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EXPLORATION DES EMPLOIS DU MOT SOCIÉTÉ DANS LES MAZARINADES. AFFLEUREMENT D’UN NOUVEAU NOM DU TOUT POLITIQUE ?

Morvan PERRONCEL (Université Chūkyō, Nagoya)

S’il est vrai que le mot « nation » a une longue histoire, on s’accorde à reconnaître que son sens a subi une mutation décisive à la fin du XVIIIe siècle, d’où provient l’acception, toujours problématique, sous laquelle il est employé aujourd’hui encore. Cependant, la difficulté d’en donner une définition minimale qui pourrait échapper aux polémiques laisse penser que son importance n’est qu’apparente et que ce terme n’enveloppe en réalité aucune idée consistante, sauf à décider que la plupart des usages ne sont pas légitimes et que seule une définition très restrictive évite les obscurités.

C’est sans doute ne pas voir que l’ambivalence fait partie intégrante de l’idée, et que sa longévité s’explique précisément par le fait que ce mot désigne plutôt la coïncidence de deux choses qui, par ailleurs, ne semblent pas pouvoir coïncider, à savoir l’État et la société, dont la distinction est constitutive de la modernité politique [1]. Il y a donc lieu de penser que le sens pris par nation à la fin du XVIIIe siècle dépend de l’émergence de l’idée de société.

Encore faut-il pouvoir s’aviser de sa modernité. Le mot est aujourd’hui employé plus couramment encore que nation. Il est appliqué à toutes les époques et à toutes les cultures, au point qu’on en oublie qu’il n’a pris cette importance que récemment. Son histoire a d’ailleurs été assez peu étudiée, sauf à travers certains courants de pensée, principalement l’école anglo-écossaise (Hume, Mandeville, Ferguson, Smith), qui a le plus contribué à développer l’idée que le gouvernement est un instrument créé par la société pour des fins qui ne sont pas en-dehors d’elle-même. Nous faisons l’hypothèse qu’il est possible d’élargir le champ des recherches et de mettre en lumière une genèse plus complexe, où l’idée de société ne se réduit pas d’emblée à la division du travail et aux échanges marchands [2].

 

1

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les histoires de la sociologie s’intéressent assez peu à l’idée de société. Elles tournent le plus souvent autour des différentes doctrines et des figures qui ont annoncé ou développé la sociologie en lui donnant des contenus particuliers. Les histoires de la philosophie y prêtent un peu plus d’attention, mais généralement en relation avec Hegel et ses contradicteurs. La théorie hégelienne de l’État, comme on sait, reprend le concept de société civile développé par les Anglo-Ecossais, pour montrer que cette société civile n’a pas par elle-même de principe d’unité. Elle peut régler les rapports entre les individus mais non pas former un tout. Le principe d’unité, selon Hegel, ne peut venir que d’un État, qui inclue et réduise la dispersion à laquelle tend par elle-même la société civile [3].

Les présentations de l’histoire du concept qui s’écartent de cette problématique et qui remontent un peu plus loin dans le temps, sont celles qui s’attachent la généalogie du droit naturel et conduisent à l’idée de contrat social. De ce point de vue, on peut dire que, jusqu’au XVIIe siècle, « société civile » n’est qu’un synonyme d’État ou une traduction du mot grec polis, et qu’on ne distingue pas entre l’association politique et la constitution d’un appareil de gouvernement (peu important, à cet égard, le fait qu’il en existe plusieurs formes, c’est-à-dire qu’il existe des régimes différents). C’est à partir du moment où l’origine de l’État est pensée comme un pacte d’association que le sens de « société » devient problématique. Tous ne croient pas, comme Hobbes, qu’aucune société n’existe avant l’apparition de l’État. Entre l’état naturel et l’état politique, il y a en effet place pour une étape intermédiaire, dont dépend le sens du pouvoir politique. Ainsi chez Locke ou, avec un contenu très différent, chez Rousseau, il existe une société avant l’État [4]. Pourtant, au XVIIIe siècle, voire un peu plus tôt, il n’est pas sûr que l’évolution de l’idée de société passe uniquement par celle de « société civile » et par l’école anglo-écossaise ou ce qui dépend directement de celle-ci. C’est ce que suggère par exemple l’article « Société » de l’Encylopédie de Diderot et d’Alembert [5].

Bien sûr, dans cet article aussi on trouve développée l’idée que la collectivité humaine ne repose pas fondamentalement sur une autorité souveraine dotée d’un pouvoir de coercition, ni sur l’autorité religieuse. Celles-ci sont nécessaires mais la société leur préexiste, en quelque sorte, et dépend tout autant de vertus qui ne prennent pas la forme de lois. C’est son existence et ses besoins qui déterminent leur utilité, puisque, quelles que soient ses imperfections, elle est le lieu où l’homme trouvera son bonheur en faisant celui des autres.

Remarquable par sa longueur (près de 50 000 signes au total), l’article est plus long même que l’article « Droit naturel » de Diderot, par exemple, et beaucoup plus long que les articles « patrie » ou « nation ». À travers l’idée de société sont abordées beaucoup de questions particulières (comme la tolérance religieuse, le sens qu’il faut donner aux hiérarchies ou aux subordinations), toujours avec beaucoup de prudence, ce qui donne une allure très louvoyante à l’exposé. Il s’en dégage toutefois que la société est une réalité première parce qu’elle exprime directement la nature humaine, c’est-à-dire la sympathie et la bienveillance mutuelle, d’une part, et la complémentarité des talents, d’autre part. Le fait de la société « civile » n’est abordé qu’en un second temps [6].

Or précisément, puisqu’elle est l’expression même de la nature humaine, la sociabilité ne saurait être contenue dans les limites qui sont celles de la société politique. Elle s’étend à la fois verticalement, au sein d’une même société civile, mais aussi horizontalement, aux hommes d’autres nations. « L’esprit de sociabilité doit être universel ; la société humaine embrasse tous les hommes avec lesquels on peut avoir commerce. » (p. 253) On voit que l’idée de société ne conduit plus nécessairement, ou ne conduit plus seulement, à la société civile organisée et délimitée par un gouvernement.

Certes, l’Encyclopédie est postérieure d’un siècle environ aux événements de la Fronde. Mais certaines intuitions se trouvaient déjà chez Locke, auquel l’article fait d’ailleurs allusion. Le second Traité du gouvernement civil fut rédigé entre 1680 et 1690, ce qui nous rapproche des années 1648-1652. Par ailleurs, il serait justement intéressant de s’écarter de l’histoire de la philosophie et de pouvoir observer une évolution dans la manière dont l’idée de société est utilisée en lien plus direct avec des événements, dans des discours dont l’objet n’est pas philosophique, ou seulement de façon occasionnelle, dans des discours où l’on fait parfois allusion à des théories constituées, ou à des idées générales sans forcément les développer. On peut espérer que les libelles de la Fronde nous fourniront un tel matériau et que les arguments utilisés par leurs auteurs permettront d’observer, au moins de manière incidente, si le sens de « société » qui s’est développé par la suite a commencé d’émerger vers le milieu du XVIIe siècle.

 

2

Nous interrogerons le corpus de textes mis en ligne sur le site RIM en essayant de répondre aux deux questions suivantes :

1) Lorsqu’il est question de « société civile », cette formule n’est-elle effectivement employée que comme un synonyme d’ « État » ? Autrement dit, ne renvoie-t-elle qu’à l’existence d’une entité politique unifiée et indépendante ? Ou bien, au contraire, vise-t-on autre chose lorsqu’on recourt à ce terme ? Cherche-t-on, du moins, à faire entendre une idée un peu différente de celle qui rabat l’État sur la dimension de la souveraineté [7] ?

2) Peut-on discerner un emploi de « société » qui se rapproche de celui que nous voyons déployé dans l’Encyclopédie un siècle plus tard ? Autrement dit, peut-on repérer un emploi dans lequel « société » ne soit ni synonyme de « société civile » au sens classique du terme, ni trop vague non plus et conserve une signification qui intéresse la politique, fût-ce de manière indirecte ?

 

3

Au total, on trouve dans le corpus environ 250 occurrences de « société ». Le total net, c’est-à-dire une fois qu’on a décompté les redondances (lorsque le même document apparaît sous des références différentes), se situe autour de 200 occurrences. Trois significations principales se dégagent :

1) Il peut s’agir d’abord d’une association particulière, constituée autour d’un but relativement bien défini. Cette association peut avoir une forme, comme les congrégations religieuses ou les entreprises commerciales, mais la pérennité n’est pas indispensable. Il suffit alors de quelques traits communs, de sorte que le mot pourrait aujourd’hui être remplacé par « groupe », « communauté » voire « milieu », pour peu que l’idée d’un intérêt partagé soit évoquée ou même seulement sous-entendue. À mi-chemin entre les groupes constitués et les groupes informels, on trouvera ainsi « société » employé pour désigner l’alliance passée entre deux pays.

On peut faire une mention spéciale pour les associations criminelles ou jugées telles, qui semblent plus nombreuses, dans le corpus des mazarinades, que les associations commerciales. Là encore, il peut s’agir d’un rapprochement non formalisé, d’une durée indéfinie, comme il y en aurait beaucoup autour de Mazarin :

[…] si le retour de ce voleur se trouue veritable contre les vœux, l’attente & la resistance de tous les gens de bien, cela ne doit-il pas faire iuger à tout le monde, que le Ministre qui le rappelle est vn homme qui a les mesmes qualitez & beaucoup de conformité auec luy, qui l’associe encore vne fois dans le ministere, afin d’entrer aussi dans la societé de ses larrecins & de ses brigandages, ne pouuant esperer autrement de continuer à profiter de la despoüille de la France, & de s’enrichir aux despens de la fortune publique, & de celle des particuliers [8].

Quand le Parlement a prononcé le bannissement du Cardinal Mazarin, il pouuoit prononcer en mesme temps & auec Iustice leur esloignement: parce qu’il a eu raison de croire qu’ils estoient en societé de crimes auec luy & complices de ses maluersations, infectez du mesme venin, & imbus des mesmes maximes & conseils […] [9]

Mais il peut s’agir aussi d’une association dont le but et les contours sont plus clairement circonscrits. Ainsi le mot vient-il sous la plume d’un auteur dénonçant les violences commises par les condéens lors de la Journée des Pailles (4 juillet 1652) :

[…] les coniurez qui auoient tout pris pour marque de leur societé Criminelle, vn bouquet de Paille, que les conducteurs de l’entreprise auoient mis à leur Chapeau, apres auoir contraint tous ler Habitans de la Ville d’en faire autant à leur exemple, prennent aussi tost le fer en l’vne des mains, & le feu en l’autre dõt ils se seruent en mesme temps pour brusler les portes de l’Hostel de Ville pour m’assacrer ceux qui accourent en intention d’esteindre le Feu […] [10]

2) Cependant, on rencontre également une acception sous laquelle « société » désigne plus lâchement le fait d’avoir des relations avec d’autres personnes, de les fréquenter, d’avoir « commerce » avec eux, comme on dit aussi, sans que cela implique la visée d’un but particulier.

[…] de la vanité qu’on prend de juger de la Nature Divine, il se forme vne certaine presomption qui rend la personne qui en est attainte, incapable de toute autre societé [11].

[…] il est vray qu’il falloit vne fille du Ciel pour produire ces miracles sur la terre ; aussi cette vertueuse Pucelle n’est point née parmy les hommes, quoy qu’elle se plaise de viure auec eux, pour les entretenir dans vne agreable societé [12];

Il n’est pas toujours aisé de savoir, devant un exemple, à laquelle des ces deux acceptions il se rattache. Dans certains cas, on peut supposer que l’auteur lui-même serait en mal de répondre, ou bien répondrait que les deux significations se recouvrent. La distinction paraît néanmoins pouvoir être précisée. Dans le second cas, l’absence de but particulier permet de penser que c’est la société elle-même qui est le but du rapprochement, de sorte que « société » désigne moins les personnes impliquées que les relations qui s’établissent entre elles. Malheureusement, les exemples de cet emploi sont peu nombreux dans les mazarinades. L’idée, qu’on aperçoit fugitivement çà et là, n’est pas développée pour elle-même, comme elle l’est dans l’article de l’Encyclopédie, que ces relations ont une valeur indépendamment de ce qui en est l’occasion, et que la relation elle-même serait en réalité le principal but poursuivi.

3) Enfin, « société » sert à désigner un ensemble plus large, qui n’est plus exactement d’un groupe de personnes ou de relations, mais les deux à la fois, et dont l’extension n’est pas précisée, comme si elle allait de soi, ce qu’indique l’emploi systématique de l’article défini « la société ».

Dans cet emploi, s’agit-il de la « société civile », dont nous avons parlé plus haut ? C’est-à-dire, s’agit-il de l’association qui s’exprime par l’existence d’un appareil de gouvernement ?

Assurément, dans un grand nombre de cas (environ 70), « société » est suivi de l’adjectif « civile » et, sous cette forme, « société civile » est au premier abord difficile à distinguer de ce qu’on appelle aussi « État », « Royaume » ou « République ».

[…] la Royauté formaliter entant qu’oppoée à la Tyrannie, est vne authorité souuerains de dispenser les recompenses & les chastimens selon le merite ou le demerite de ceux qui viuẽt dãs vne mesme societé ciuile […] [13]

TOVTES les vertus ne sont pas necessaires pour la conseruation des Estats, & la societé de la Republique […] [14]

[…] la faction ou Ligue est vn association entre sujets des vns contre les autres, entre les Grands ou les petits. […] la rebellion est vne eleuation des sujets contre le Souuerain, & en dernier lieu, que la tyrannie est vne vsurpation de l’authorité Souueraine, ou vne domination Arbitraire contre les Loix fondamentales de l’Estat, & de la Societé Chile […][15]

c’est le premier Office des Roys de terminer les differens de ceux qui sont dans vne mesme societé ciuile […] [16]

Remede aussi violent que le mal est capable de faire perir egalement les Estats, & renuerser toute la societé ciuile [17].

[…] les quatre vertus Morales qui deuiennent Politiques en la personne du Monarque à
raison que ces vertus regardent en sa personne le bien vniuersel & quelles ont pour fin de procurer la felicité de tous les subjets qui viuent soubs vne mesme societé ciuile [18].

Comme il apparaît déjà dans certains de ces exemples, l’existence de ce qui est appelé « société civile » est facilement référée à celle d’une souveraineté politique, l’auteur soulignant parfois très explicitement que cette société civile ne peut se maintenir s’il n’existe une autorité souveraine dotée d’une capacité de contrainte :

Et ainsi pour entretenir la societé ciuile, qui subsiste par la vie, par les biens, & par l’honneur de ceux qui sont dãs cette societé ; il faut qu’il y ait vne puissance Souueraine, qui puisse faire perdre la vie, le bien & l’honneur de ceux qui transgressent les Loix de cette societé. Il demeure donc euident que cette Auth. Souueraine est de droict Diuin […] [19]

Mais précisément, cette implication d’une autorité souveraine dans le fait de la société civile n’est pas systématique. Là où on la rencontre, il est possible que cela révèle avant tout le souci qu’a l’auteur de démontrer que la puissance publique doit être concentrée dans l’institution royale. On peut se demander alors si les exemples qui attestent l’identification de la société civile à l’État ne proviennent pas d’auteurs qui défendent une conception plutôt absolutiste de la monarchie et s’ils ne recourent pas à la désignation « société civile » que pour adoucir le ton de leur propos.

S’il n’est pas certain, même dans ces cas, qu’il faille voir l’influence d’une théorie particulière, on peut du moins signaler cet exemple intéressant :

Car s’il y avait résistance au Commandement, et en l’obéissance Discernement, tout iroit en desordre & en confusion, & chacun expliqueroit la Volonté du Prince à sa fantaisie : c’est pourquoy il faut qu’en tous Estats la puissance absoluë soit en mains de quelques-vns, qu’il y ait vn Commandement en dernier ressort qui soit souuerain & absolu, pour empescher les desordres de l’Estat de Nature, qui est vne guerre de tous contre tous, pour raison de l’esgal pouuoir que chacun possede [20].

Il paraît difficile de ne pas voir une influence de Hobbes dans la formule « état de nature » et, surtout, dans la signification qui lui est donnée. Si le Léviathan date de 1652, comme cette pièce, Hobbes avait commencé à développer ce thème dans deux traités antérieurs, le De Cive (1642), ainsi que dans un autre ouvrage, traduit dès 1649 en français sous le titre Eléments philosophiques du citoyen [21]. Hubert Carrier remarque l’influence de Hobbes dans d’autres mazarinades et le cite une douzaine de fois en tout dans Le Labyrinthe de l’État, mais généralement, c’est plutôt pour le situer parmi les défenseurs de l’absolutisme, sans vraiment évoquer ce qui fait l’originalité de sa théorie [22]. Quoi qu’il en soit, la Réponse chrétienne et politique pourrait donc être l’un des premiers textes attestant la réception des thèses sur l’origine de l’État développées dans le Léviathan et contre lesquelles devait se former l’idée d’une société naturelle antérieure à l’État.

Lorsqu’il est explicitement question de « société civile » plutôt que d’État, ou lorsque les deux mots sont employés de manière à s’expliciter l’un l’autre, les thèmes les plus fréquemment associés sont ceux de la justice et de la paix.

La première fonction de la souveraineté dans la société civile est assurément la justice.

[…] la punition des crimes est le principal fondement des polices humaines, l’entretien salutaire de la societé des hommes, & qu’on ne punit mesme dans l’Estat, que les actions qui tendent à le destruire, & entant que la Republique seule en est offensée ; parce que le glaiue, disoit vn Ancien, n’a pas esté donné aux Magistrats pour vanger la querelle des Dieux, mais pour procurer la paix entre les Citoyens [23].

[…] cette authorité Souueraine que les Monarques ont receu de leurs soldats ou de leurs subjects, n’est pas comme l’on estime, vne puissance absoluë sur leurs vies & sur leur bien, il n’y a que Dieu seul qui soit maistre de nos vies & de nos biens parce que nous les tenons de luy, mais ne les tenant point du souuerain il n’a aucun droict sur nos vies que pour le biẽ de l’Estat, ainsi il iuge & condamne à mort vn mal faicteur nen point a cause qu’il a pouuoir de luy faire oster la vie, mais parce qu’il est necessaire pour la societé cjuile que celuy la qui la veut destruire soit puny de mort [24].

Dans les deux exemples, peut-on remarquer d’abord, l’évocation de ce rôle prend la forme d’une affirmation des limites de la puissance souveraine. Ensuite, on voit que la fin de la justice est essentiellement terrestre et qu’en la rapportant au maintien de la société, l’auteur paraît esquisser une distinction entre celle-ci et l’État, celui-ci tendant à devenir un instrument de celle-là.

Une idée connexe, mais non nécessairement identique, revient par ailleurs : la société, c’est la paix. Or cette paix n’est pas, ou pas seulement, ce qu’on appelle parfois le « repos de l’État » :

ie ne vois rien qui conuienne mieux à la societe humaine que la Paix […] [25]

La Paix est vn bien incomparable. C’est le lien de la societé humaine, les delices de la Nature, la nourrice des Loix, de l’Ordre, de la Police : Mais la Guerre, auec toutes ses calamitez, est beaucoup plus desirable aux ames genereuses, qu’vne paix mandiée auec desaduantage [26].

[…] la Loi est la Reine et la Souveraine, tant des choses divines qu’humaines, et qu’elle preside sur ce qui est honnête et vilain, et prescrit la règle aux choses justes et injustes, monstrant ce que la nature bien reglée commande, pour vivre en paix et en civile société, et faisant voir ce qu’elle deffend [27].

Corrélativement, on peut remarquer que les verbes dont « société » est le plus souvent le complément d’objet se distribuent autour de deux pôles en parfaite opposition :

  • ruiner, renverser, rompre, troubler, ébranler, détruire, violer etc.
  • conserver, entretenir, maintenir, soutenir etc.

En ce sens, l’autre de la société serait le chaos, mais il ne me semble pas que l’on cherche à aller plus loin que ce que suggèrent ces verbes et que, si la société a un autre désigné, ce serait plutôt la sauvagerie (ainsi, lorsque par une allusion à ses origines siciliennes, on compare le cardinal à un cyclope [28]) ou la barbarie. La barbarie est souvent identifiée à l’état de guerre mais elle existe aussi dans l’état de paix, sous la forme de la tyrannie, où l’on reconnaît une accusation omniprésente dans les discours visant Mazarin.

Là encore, il y aurait bien sûr à étudier plus finement comment se répartissent les invocations de la justice et celles de la paix en lien avec l’idée de société, à se demander par exemple de quels camps elles émanent, mais ce n’est pas notre propos ici. Il y aurait aussi à établir plus solidement que ces idées reviennent plus fréquemment lorsqu’il est question de « société » que lorsque l’on recourt à d’autres termes (État, royaume, république en particulier).

Enfin, la société est dépendante de la confiance et de la fidélité.

Les Anciẽnes Republiques ont bien éprouué que la Foy est le plus grand lien de la Societé Ciuile, &ceux qui ont voulu pretendre à la gloire de les bien gouuerner (outre leur morale & leur Politique) ont toûjours creu que les Dieux auoient des foudres pour les sermens violez […] [29]

Mais comme la calomnie ne manque point d’artifices pour defigurer les plus belles actions, on veut que les aduis genereux de Monsieur le Coadiuteur […] ne soient que des dissimulations & des feintes : quoy qu’il soit tousiours semblable à soy-mesme, ce ne sont que des déguisemens & des perfidies, On publie que c’est seulement pour entretenir son credit & sa reputation parmy le Peuple. On veut renuerser par des imaginations inspirees par ses ennemis tout l’honneur & la gloire de sa vie. Si cette sorte d’accusations estoit escoutées, la plus constante vertu seroit tousiours suspecte, il n’y auroit plus de confiance, qui est l’ame de la societé ciuile [30].

Ce thème est remarquable par le fait qu’il n’implique pas la question de la souveraineté, contrairement à la paix et à la justice, puisqu’il appartient à chacun de préserver la société en s’abstenant de mentir, de trahir ou rompre ses engagements Toutefois, si les accusations de perfidie ne manquent pas dans les mazarinades, il ne semble pas qu’elles donnent souvent lieu à réflexions insistant sur le dommage qu’elle cause à la société.

Nous ne proposerons pas de faire une statistique à partir des trois acceptions que nous avons dégagées jusqu’ici, étant donné que la distribution ne peut avoir de sens que relativement à la structure générale du corpus et que, pour proposer un classement des pièces qui permettrait d’approcher cette structure dans ce qu’elle a de particulier, il faudrait au préalable définir une série de critères pertinents, ce qui passe largement notre compétence. De plus, il faudrait qu’il soit possible d’établir que l’on se trouve devant telle acception, à l’exclusion des deux autres.

On doit cependant préciser que la dernière acception est plus largement représentée et rassemble plus de la moitié des occurrences. L’estimation est nécessairement grossière puisque, comme nous l’avons indiqué plus haut, il n’est pas toujours facile ou même possible de classer une occurrence dans une des trois acceptions, à l’exclusion des deux autres. À cet égard, on peut remarquer en passant que, si la contiguïté des différentes acceptions saute aux yeux du lecteur francophone, qui voit tout de suite par quels glissements ou élargissements on passe de l’une aux autres, il n’en ira pas de même en japonais. Une traduction devra en effet recourir à des termes chaque fois différents, au minimum un pour chacune des acceptions, et vraisemblablement davantage.

 

4

Parmi les exemples à propos desquels il est difficile de déterminer à quelle acception l’on a affaire, certains sont plus spécialement intéressants, notamment lorsque l’on voit poindre une signification de « la société » qui ne paraît pas réduire le mot à un quasi synonyme d’ « État » (comme dans le syntagme « société civile »). Le corpus permet en effet d’apercevoir un usage sous lequel est désigné un tout manifestement plus vaste que le corps politique constitué de la société « civile ».

Ils repetent tous ensemble, que le Cardinal est indigne du ministere, parce qu’il est estranger & de bas lieu. Si les estrangers suiuoient cette Politique, & ne donnoient ainsi aucunes charges au merite des François, on verroit bien tost la societé humaine renuersée, & la vertu bornée dans les limites d’vne Prouince ou d’vn Royaume. Ceux qui reiettent les estrangers, doiuent reietter aussi toute sorte de beaux exemples de vertus qu’ils nous fournissent […] [31]

Il apparaît alors typiquement sous la forme « la société humaine » (ou « la société des hommes »).

Minerue au contraire, Deesse constante en ses desseins, & iudicieuse en ses pensées, iugeant prudemment ce qui estoit plus vtile à la societé humaine proposa l’Oliue, en tesmoignage que les plus doux fruits de la vie ne se peuuent moissonner seurement qu’en vne saison exempte de trouble [32].

Cependant, même s’il est vrai que dans cet exemple et quelques autres similaires, « la société » semble désigner soit un ensemble plus large co-extensible à tout le genre humain, soit un phénomène plus large et plus fondamental que les seules institutions civiles, cet emploi reste furtif. Presque toujours, en réalité, le contexte invite à conclure que l’extension reste limitée et que, dans l’esprit de l’auteur, la société se traduit nécessairement par des institutions qui ne sont celles que d’un pays particulier. Autrement dit, on ne perçoit pas le va-et-vient qui caractérise l’article de l’Encyclopédie cité plus haut, entre une extension limitée et un extension illimitée.

Il faudrait donc en conclure que, vers le milieu du XVIIe siècle, les éléments d’une idée nouvelle de « la société » peuvent au mieux être repérés mais demeurent épars. On peut faire également l’hypothèse que c’est le corpus lui-même, trop fortement lié aux événements politiques de la Fronde, qui ne peut pas fournir les signes d’une réflexion sur un être social non enchaîné à la politique, et que, si une telle réflexion s’est développée, c’est ailleurs. Peut-être, une fois les troubles passés, chez les moralistes, dont on croit reconnaître l’accent dans ce passage du Catéchisme royal de Pierre Fortin :

Et ainsi V. M. sçaura, s’il luy plaist, que vous estes homme, que vous estes Chrestien, & que vous estes Roy : Que comme homme vous auez vnion auec toute la nature humaine, qui vous faisant entrer auec elle en la communauté de tous les biens, & de tous les maux où elle est sujette, vous doit rendre humain & traittable auec tout autant d’hommes qu’il y en  a dans le monde. Vous y estes entré nud comme eux, sujet comme eux au froid, à la faim, à la soif, aux maladies, aux blessures, & à toutes les infirmitez & passions humaines ; & de cette societé de miseres doit naistre vne compassion respectiue, qui produise entre vous & eux vne mutuelle bien-veillance […] [33].

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________________Notes :

[1] Sur la distinction de l’État et de la société comme idiome politique de la modernité, voir par exemple Philippe Raynaud, « Libéralisme », in Dictionnaire de philosophie politique, Philippe Raynaud et Stéphane Rials dir., Paris, PUF, 1996, p. 338-344.

[2] On peut renvoyer ici aux études rassemblées dans Hume et le concept de société civile, Claude Gautier dir., Paris, PUF, 2001.

[3] Sur les suites de ce débat en Allemagne, voir Catherine Colliot-Thélène, Le Désenchantement de l’État, Minuit, Paris, 1992, p. 110 sqq. Alors qu’au milieu du XIXe siècle, la sociologie naissante s’efforce de faire reconnaître un domaine distinct des sciences de l’État, quelques décennies plus tard, la question est au contraire de savoir si la sociologie peut englober même les sciences de l’État.

[4] Sur la conception de ce stade intermédiaire chez Locke et dans le droit naturel, voir Victor Goldschmitt, Anthropologie et politique. Les principes du système de Rousseau, Paris, Vrin, 1982, p. 177-217.

[5] Inséré dans le volume XV (p. 252-258), paru en décembre 1765. Traditionnellement attribué à Diderot (on le trouve dans ses Œuvres complètes publiées en 1877 par Assézat et Tourneur), il est assez en accord avec son article « Droit naturel », mais aussi avec celui de Jaucourt sur l’état de nature. Plusieurs critiques (P. Hermand, J. E. Barker) ont cependant montré qu’il pourrait revenir à l’abbé Yvon, une des sources étant très probablement le Traité de la société civile et du moyen de se rendre heureux, en contribuant au bonheur des personnes avec qui l’on vit, publié en 1726 par le jésuite Claude Buffier (1661-1737), fréquemment exploité par Yvon. Voir Jacques Proust, Diderot et l’Encyclopédie, Genève, Slatkine, 1962, p. 159.

[6] On peut noter qu’il existe aussi un article « Société civile », qui ne compte que quelques lignes et se borne à donner une définition.

[7] On se heurte néanmoins ici à une difficulté de taille : les quelque 13 000 occurrences (total brut) du mot « État » présentes dans le corpus impliqueraient une étude parallèle afin de préciser la signification de ce mot lorsqu’il est employé avec l’acception qui nous intéresse.

[8] ADVERTISSEMENT TRES-IMPORTANT ET TRES VTILE… (1649) chez [s. n.] à [s. l.] , 23 pages. Langue : français. Voir aussi D_1_10. Référence RIM : M0_462 ; cote Tokyo : B_14_38.
Voir : http://mazarinades.org/edition/mazarinades/notice/548.

[9] Anonyme. LE COVP D’ESTAT DE MONSIEVR LE PRINCE DE… (1651) chez [s. n.] à Paris , 18 pages. Langue : français. Voir aussi M1_73. Référence RIM : M0_803 ; cote Tokyo : B_7_10.
Voir : http://mazarinades.org/edition/mazarinades/notice/1204.

[10] DECLARATION DV ROY, PORTANT TRANSLATION DV… (1652) chez Courant (Julien) à Pontoise , 16 pages. Langue : français. Avec privilège.. Référence RIM : M0_942 ; cote Tokyo : B_15_7.
Voir : http://mazarinades.org/edition/mazarinades/notice/2243 .

[11] CATECHISME ROYAL. (1650) chez Coulon (veuve d’Antoine) [au colophon] à Paris , 36 pages. Langue : français. Référence RIM : M0_653 ; cote Tokyo : A_9_2.
Voir : http://mazarinades.org/edition/mazarinades/notice/1538.

[12] Anonyme. LA PVCELLE DE PARIS TRIOMPHANT DES INIVSTES… (1649) chez Jacquart (Nicolas) à Paris , 6 pages. Langue : français. Référence RIM : M0_2927 ; cote Tokyo : C_6_74.
Voir : . http://mazarinades.org/edition/mazarinades/notice/759.

[13] Anonyme. LA DISCVSSION DES QVATRE CONTROVERSES… (1652 [?]) chez [s. n.] à [s. l.] , 24 pages. Langue : français, latin. Pièce 10 des 52 de Carrier. Référence RIM : M0_1154 ; cote Tokyo : B_2_32.
Voir : http://mazarinades.org/edition/mazarinades/notice/2193.

[14] Anonyme. LA METAMORPHOSE MORALE, OV L’HEVREVX… (1649) chez Coulon (veuve d’Antoine) à Paris , 7 pages. Langue : français. Avec permission. Voir aussi C_6_18. Référence RIM : M0_2464 ; cote Tokyo : A_6_11.
Voir : http://mazarinades.org/edition/mazarinades/notice/268.

[15] Anonyme [1652], LA RESPONSE DES PRINCES AVX ARRESTS DV CONSEIL DV ROY TENV à Ponthoise, le 18. 23. & 24. Iuillet. & 1. Aoust. 1652. Langue : français. Référence RIM : M0_3421. Cote Tokyo : B_15_33.
Voir : http://mazarinades.org/edition/mazarinades/notice/1854.

[16] Anonyme. EXAMEN DES DIVERS SENTIMENS SVR L’ARREST… (1652) chez [s. n.] à Paris , 16 pages. Langue : français. Référence RIM : M0_1318 ; cote Tokyo : B_15_15. Voir : http://mazarinades.org/edition/mazarinades/notice/221.

[17] Dubosc-Montandré, Claude [?]. LA TVTELLE DES ROYS MINEVRS EN FRANCE. Auec… (1652) chez [s. n.] à [s. l.] , 64 pages. Langue : français. Voir aussi B_3_1. Partie d’un plus grand ensemble, voir commentaires et M1_226.. Référence RIM : M0_3901 ; cote Tokyo : B_3_2.
Voir : http://mazarinades.org/edition/mazarinades/notice/1532.

[18] Anonyme. LE CARACTERE DE LA ROYAVTE. ET DE LA… (1652) chez [s. n.] à Paris , 24 pages. Langue : français, latin. Pièce 25 des 52 de Carrier. Référence RIM : M0_631 ; cote Tokyo : B_2_35.
Voir : http://mazarinades.org/edition/mazarinades/notice/175.

[19] nonyme. LA DISCVSSION DES QVATRE CONTROVERSES… (1652 [?]) chez [s. n.] à [s. l.] , 24 pages. Langue : français, latin. Pièce 10 des 52 de Carrier. Référence RIM : M0_1154 ; cote Tokyo : B_2_32.
Voir : http://mazarinades.org/edition/mazarinades/notice/2193.

[20] Anonyme. RESPONCE CHRESTIENNE ET POLITIQVE Aux… (1652) chez [s. n.] à [s. l.] , 14 pages. Langue : français, latin. Référence RIM : M0_3389 ; cote Tokyo : B_19_56.
Voir : http://mazarinades.org/edition/mazarinades/notice/699.

[21] Voir Hubert Carrier, Le Labyrinthe de l’État : essai sur le débat politique en France au temps de la Fronde, 1648-1653, Paris, Honoré Champion, 2004, p. 94-95. On y trouve notamment la formule « statum naturae » (état de nature). Rappelons que Hobbes a par ailleurs longuement séjourné en France.

[22] Voir note précédente.

[23] I. A. D.. IMPORTANTES VERITEZ POVR LES PARLEMENS…. (1649) chez Villery (Jacques) à Paris , 107 pages. Langue : français, latin. Avec permission.. Référence RIM : M0_1686 ; cote Tokyo : C_5_59.
Voir : http://mazarinades.org/edition/mazarinades/notice/983.

[24] Anonyme. LE GVIDE AV CHEMIN DE LA LIBERTÉ FAISANT… (1652) chez [s. n.] à Paris , 24 pages. Langue : français, latin. Pièce 27 sur les 52 de Carrier.. Référence RIM : M0_1534 ; cote Tokyo : B_3_23.
Voir : http://mazarinades.org/edition/mazarinades/notice/444.

[25] Anonyme. L’INQVISITION RECHERCHANT EXACTEMENT CE… (1652) chez [s. n.] à Paris , 24 pages. Langue : français. Page de titre en page 2. Voir aussi B_19_58. Référence RIM : M0_1703 ; cote Tokyo : C_12_1.
Voir : http://mazarinades.org/edition/mazarinades/notice/647.

[26] Baltasard, Christophle. TRAITTÉ DES VSVRPATIONS DES ROYS… (1645) chez Paslé (Jean) à Paris , 48 pages. Langue : français. Avec privilège. En dernières pages : table et extrait du privilège. Référence RIM : Mx ; cote Tokyo : D_1_6.
Voir : http://mazarinades.org/edition/mazarinades/notice/59.

[27] Brousse, Jacques [?]. LE THEOLOGIEN POLITIQVE, Piece curieuse sur… (1649) chez Loyson (Guillaume), Loyson (Jean-Baptiste) à Paris , 11 pages. Langue : français. Avec permission. Voir aussi A_7_46. Référence RIM : M0_3772 ; cote Tokyo : C_10_31.
Voir : http://mazarinades.org/edition/mazarinades/notice/942.

[28] Dans la philosophie antique, comme on sait, le cyclope représente la sauvagerie de l’état non politique.

[29] Anonyme. LE ROY MINEVR OV PANEGYRIQVE SVR LA PERSONNE… (1651 [?]) chez [s. n.] à [s. l.] , 208 pages. Langue : français, latin. Voir aussi B_3_2 (avec commentaires) dont il semble être une suite…. Référence RIM : M1_226 ; cote Tokyo : B_3_1.
Voir : http://mazarinades.org/edition/mazarinades/notice/2038.

[30] Gondi, Jean-François Paul /… . ADVIS DESINTERESSÉ SVR LA CONDVITE DE… (1651) chez [s. n.] à Paris , 16 pages. Langue : français. Dans Choix II de Moreau, qui l’attribue à Retz. Référence RIM : M0_510 ; cote Tokyo : B_6_33.
Voir : http://mazarinades.org/edition/mazarinades/notice/1686.

[31] Anonyme. LVMIERES POVR L’HISTOIRE DE CE TEMPS, OV… (1649) chez [s. n.] à Paris , 15 pages. Langue : français, latin. Référence RIM : M0_2334 ; cote Tokyo : C_3_102.
Voir : http://mazarinades.org/edition/mazarinades/notice/2049.

[32] Anonyme. LE VRAY AMATEVR DE LA PAIX, CONTRE LES ADVIS… (1649) chez Vigne (Nicolas de La) à Paris , 22 pages. Langue : français. Avec permission. Référence RIM : M0_4065 ; cote Tokyo : A_5_101.
Voir : http://mazarinades.org/edition/mazarinades/notice/1298.

[33] Fortin, Pierre (sieur de La…) . CATECHISME ROYAL. (1650) chez Coulon (veuve d’Antoine) [au colophon] à Paris , 36 pages. Langue : français. Référence RIM : M0_653 ; cote Tokyo : A_9_2.
Voir : http://mazarinades.org/edition/mazarinades/notice/1538.

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