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Tadako ICHIMARU, « Les Mazarinades et leur étude aujourd’hui : la place du Japon » (colloque Tokyo 2016)

L’exploration des Mazarinades, colloque international de Tokyo, 3/11/2016 – programme

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LES MAZARINADES ET LEUR ÉTUDE AUJOURD’HUI :
LA PLACE DU JAPON

Tadako ICHIMARU (Université Gakushuin, Tokyo)

Je vous remercie de venir – de France pour une bonne partie d’entre vous – jusqu’au campus de Komaba de l’Université de Tokyo. Ce colloque intitulé L’exploration des mazarinades est organisé par le Projet Mazarinades avec une subvention accordée aux recherches scientifiques par la JSPS (Japan Society for the Promotion of Science).
Je suppose que vous n’avez pas beaucoup entendu parler de ce Projet Mazarinades. Il a pourtant été entrepris en 2008 et a été présenté l’année dernière au Colloque international Mazarinades : nouvelles approches à Paris, organisé par la Bibliothèque Mazarine et la BnF (site de l’Arsenal) sous le haut patronage de M. Gabriel de Broglie, chancelier de l’Institut de France. [paru dans HCL, n° XII, Paris, Droz, 2016]

Voici une présentation sommaire du Projet Mazarinades, pas très bien connu au Japon non plus bien que, certes par hasard comme vous allez le découvrir, ce pays d’Extrême-Orient soit concerné par le développement de ce projet et l’ouverture des recherches sur les Mazarinades à de nouveaux horizons. Je souhaite que cette modeste présentation vous montre les circonstances actuelles de ces recherches afin de mieux comprendre les communications d’aujourd’hui, qui seront assurément magnifiques.

 

1. Le Projet Mazarinades et la Collection de l’Université de Tokyo

Le Projet Mazarinades a commencé en 2008 par la numérisation de la collection des mazarinades de l’Université de Tokyo, constituée d’environ deux mille sept cents mazarinades en 44 volumes, répartis en cinq sous-collections dont les provenances sont différentes. Cette collection avait été achetée en 1978 et n’était jamais sortie de la réserve de la bibliothèque… Exceptionnellement, vous avez d’ailleurs la chance de voir tous ces volumes en même temps dans l’exposition du Musée Komaba, « La Collection des Mazarinades de l’Université de Tokyo : la Fronde et les médias du 17e siècle en France » (jusqu’au 4 décembre 2016).

Mais pour retrouver l’origine du Projet Mazarinades, il faut remonter à 1995. Il y a vingt ans, en effet, quand je suis allée à la bibliothèque principale de l’Université de Tokyo pour réfléchir à une thèse que je comptais faire sur le burlesque.
La collection était dans la réserve depuis 1978 et attendait que deux premières tâches essentielles soient accomplies : rechercher la provenance de chaque sous-collection et répertorier les pièces. C’est ce répertoire qui s’est d’abord matérialisé avec le début du Projet Mazarinades.

 

2. Les Mazarinades

Les Mazarinades – doit-on encore le répéter ? – sont des pamphlets et libelles imprimés ou écrits à la main pendant la Fronde. On dit qu’il s’en trouve entre 5000 et 6000 titres conservés jusqu’à nos jours ; quelques-uns ont également circulé sous forme manuscrite. Et ils n’étaient pas seulement contre Mazarin. On trouve aussi des arrêts du parlement, des lettres du roi, des harangues, des relations, des courriers, etc., et même des recettes de cuisine ou des occasionnels, comme celui qui annonce la naissance d’un bébé monstrueux. J’y reviendrai.
Ils étaient diffusés par des colporteurs, libraires, imprimeurs ou bien sous le manteau, avec des prix divers, mais attention : plus dangereux, plus cher.
Un point commun des mazarinades : ce sont des textes sous forme de publication. On peut faire l’inventaire d’une collection avec titre, nom d’auteur, lieu et date de publication, nom de l’imprimeur, nombre de pages. Comme une bibliographie.

De fait, Célestin Moreau, qui a publié au 19e siècle le premier catalogue de mazarinades, a titré son œuvre Bibliographie des Mazarinades.

 

3. Collection virtuelle des Mazarinades sur l’Internet, accessible de n’importe où et par n’importe qui

Pour la Collection de Tokyo, nous avions besoin d’abord de noter correctement ces informations bibliographiques de toutes les pièces.
De plus, un document accompagnant la collection à son arrivée à Tokyo prétendait que, dans cette collection, il y avait 223 mazarinades qui n’étaient pas notées dans la Bibliographie de Moreau. Il fallait donc comparer les pièces de cette collection avec la Bibliographie de Moreau. Collationner, donc.

Ensuite collationner avec le catalogue de la Bibliothèque Mazarine, bien sûr, puisque la Bibliothèque Mazarine possède sans doute le plus grand nombre de mazarinades dans le monde, et où le catalogue avait énormément été enrichi, après Moreau, par Armand d’Artois.
Pour ce faire, combien de fois, ai-je fait l’aller-retour entre Tokyo et Paris avec mon ordinateur ? Internet n’était pas encore développé comme il l’est aujourd’hui. Ni les appareils photographiques. Il fallait tout noter à la main, non seulement à propos des textes, mais aussi pour les motifs de gravure, les marques d’imprimerie, etc.

Je me disais, à la fin : Ah, s’il y avait une collection virtuelle… avec son catalogue… auquel on pourrait accéder n’importe quand et n’importe où
C’était, avant l’an 2000, le rêve d’une étudiante fainéante, pourrait-on-dire… qui ne souhaitait plus se déplacer aussi souvent, et avoir plus de commodité dans son travail.

 

4. L’idée du Projet Mazarinades

L’idée de ce qui allait s’appeler le Projet Mazarinades reposait sur trois piliers.

4.1. Conserver toute les mazarinades

Le premier de ces piliers, c’est la conservation répertoriée de toutes les mazarinades.
On en trouve certes des collections partout, mais incomplètes. Non seulement en France, mais aussi en Allemagne, en Angleterre, en Russie, au Vatican, aux États-Unis, etc. Moreau avait recensé environ 4600 mazarinades il y a un siècle et demie. Il y a peut-être 5000 ou 6000 titres au total. Où pourrait-on rassembler et conserver ce gigantesque ensemble, sinon dans l’espace virtuel sur le Web ?

4.2. Corpus numérisé avec moteur de recherche lexicale

Le deuxième pilier est le corpus numérisé consultable, avec un moteur de recherche.
Différents choix sont possibles. Par exemple, on peut rassembler toutes les mazarinades en image et les indexer avec le titre. On peut alors dire qu’elles seraient montrées. Et pourtant les mazarinades sont d’abord un ensemble de textes ; des énoncés à considérer dans le cadre de la Fronde. Afin de les observer mot à mot, le corpus doit plutôt être textuel et équipé d’un moteur de recherche lexicale.

4.3. Plateforme pour les recherches scientifiques

En général, quand on fait le site web d’une œuvre littéraire, on ne montre que le texte établi. Autrement dit, on n’offre qu’un texte statique, même si c’est avec un appareil critique.
Cependant les Mazarinades sont « un ensemble de textes », parfois en plusieurs éditions différentes. On peut prédire l’accroissement du nombre de textes dans notre corpus. Il y a la possibilité de dépasser 5000 ou 6000. De plus, nous ne savons pas encore montrer les mazarinades comme un texte établi. D’abord, il faut produire des notices, au moins une pour chaque mazarinade. La connaissance collective sur les mazarinades doit – et peut, maintenant – être enrichie sans cesse… Alors comment pourrait-on être statique ? Au contraire, il faut être dynamique.

Le troisième pilier sera donc un immense chantier de travaux scientifiques organisé autour du corpus : une plateforme des recherches sur les Mazarinades. Imaginez une édification qui s’élargira de façon presque permanente…

Comment réaliser ce rêve mégalomane ?… Il s’agit de savoir par quelle collection on commence la numérisation. Or celle de Tokyo était déjà microfilmée. Nous disposions de 15 rouleaux de microfilm.
Le sage chinois Lao Tseu a dit : « Un haut bâtiment commence à partir d’un tas de terre. Un voyage de mille kilomètres commence par un seul pas. » Pourquoi pas ?…

 

5. Itinéraire du Projet Mazarinades

Ayant déjà retracé en détail le chemin parcouru depuis la numérisation des microfilms de la collection de Tokyo jusqu’à la mise en ligne du corpus numérique sur Internet, je me limite ici à cette rapide récapitulation :

  • 2008 : numérisation de la collection de l’Université de Tokyo en images (34 000 images)
  • 2010 : transcription diplomatique (50 millions de caractères)
    Ajout d’informations bibliographiques : titre (dans son orthographe d’origine), auteur (le cas échéant), lieu et date d’édition, nom d’imprimeur (selon la liste normalisée), présence de « permission » ou de « privilège », nombre de pages, langue(s), informations spéciales sur l’exemplaire, ainsi que les commentaires extraits de la Bibliographie… de Célestin Moreau (1850-1851).
  • 2011 : mise en ligne du corpus avec le moteur de recherche lexicale : 7 millions de mots et 137 000 formes lexicales.
  • 2011-2012 : développement du moteur de recherche et de la plateforme pour les recherches scientifiques.
  • 2013 : publication du catalogue du Projet Mazarinades en ligne

 

6. Fruits du Projet Mazarinades

6.1. Après avoir mis en ligne ce qui est sans doute, en volume, un des plus grands corpus de la langue française du 17e siècle, nos activités ont commencé à porter des fruits, dont les deux plus importants ont été le colloque à Paris en juin 2015, Mazarinades, nouvelles approches, et l’exposition de la collection de l’Université de Tokyo qui précède et accompagne le présent colloque.
En 2015, pour le colloque à la Mazarine et à l’Arsenal, soixante-dix personnes nous avaient envoyé leur proposition et 31 ont été retenues par le comité scientifique. Les intervenants sont venus non seulement de villes françaises, mais aussi d’Allemagne, d’Italie, du Danemark, de Belgique, des Pays-Bas, des États-Unis et d’Abou Dabi.
Bien sûr, du Japon aussi : Takeshi Matsumura, Éric Avocat, Patrick Rebollar et moi-même. Vous pouvez maintenant lire les interventions de ce colloque dans la revue Histoire et civilisation du livre, dont le rédacteur-en-chef est Yann Sordet, directeur de la Bibliothèque Mazarine.

6.2. Concernant l’exposition des mazarinades dans le musée du campus de Komaba (U. de Tokyo), il convient de préciser que c’est la première exposition au Japon d’une collection complète de Mazarinades, qui plus est avec autant de pièces et accompagnée d’explications du contexte historique.
Je tiens à remercier tout d’abord la bibliothèque de l’Université de Tokyo d’avoir la générosité de nous prêter tous les volumes de la collection après les avoir sortis de la réserve. Lorsqu’on doit s’occuper de la protection des reliures de plus en plus fragiles, on peut prévoir que ce sera la première et la dernière fois que ces ouvrages sortiront tous ensemble.
Cette exposition est aussi l’occasion pour de nombreux Japonais de découvrir deux autres belles collections grâce aux diaporamas préparés et offerts, l’un par la Bibliothèque Mazarine, et l’autre par la Bibliothèque de l’Arsenal. Ces diaporamas ont été composés à partir des photographies des expositions qui accompagnaient le colloque de juin 2015 à Paris.
Je voudrais également remercier Jean-Dominique Mellot pour la générosité de la BnF. En effet, grâce aux précieuses images qui composent un troisième diaporama exposé au Musée Komaba, il nous résume l’histoire de l’imprimerie au 17e siècle. Pour nous Japonais, qui sommes si loin de la culture occidentale, c’est exactement comme le proverbe : « Mieux vaut voir une fois qu’entendre cent fois ».
L’exposition du Musée Komaba est destinée au grand public, et en particulier aux nombreuses personnes qui, ici, n’avaient jamais entendu le mot « mazarinade ».

Le Projet Mazarinades souhaite en effet partager les fruits des recherches avant tout avec le grand public. Il ne s’agit pas de ne considérer que la source de la subvention qui nous permet d’organiser ce colloque, c’est-à-dire les impôts payés par la population japonaise, mais plutôt de notre conviction qu’il faut éviter de monopoliser la connaissance entre les chercheurs et les spécialistes… Pour cela, le Projet Mazarinades souhaite ouvrir à tous la porte des recherches.
De plus, ouvrir la porte sera peut-être la seule solution que nous avons actuellement pour réactiver et réévaluer les sciences humaines.

 

7. Changement de climat dans le domaine des Mazarinades

Notre Projet Mazarinades est à un tournant après son itinéraire de près de 10 ans. Ayant fini la numérisation d’une collection, nous en sommes à l’étape de passer à une autre phase avec la plateforme des recherches sur les Mazarinades. Cette situation causera inévitablement un changement de climat dans notre domaine. Je signale 3 points principaux par lesquels notre corpus numérique contribue à ce changement.

7.1 Trois textes présentés sur l’écran

Dans le site du Projet Mazarinades, mazarinades.org/, nous pouvons avoir en même temps trois formes du textes de chaque pièce : le texte diplomatique, le texte traduit en français moderne et le texte en image de microfilm.

À propos de cette présentation de chaque pièce, les avis étaient partagés en 2010 lors d’un atelier du congrès annuel de la Société japonaise de langue et littérature françaises (SJLLF) auquel participaient plusieurs collègues japonais ainsi que plusieurs invités français du congrès. Il y avait un avis assez dominant selon lequel on ne devrait montrer que le texte établi. Autrement dit, on n’aurait pas besoin de montrer le texte original du 17e siècle. De plus, toujours selon cet avis, le processus d’établissement du texte serait complètement effacé ou bien caché.

De fait, on venait de mettre en ligne les troisième et quatrième parties du roman d’Honoré d’Urfé, l’Astrée (cf. Le Règne d’Astrée : http://www.astree.paris-sorbonne.fr/), qui est « une édition hypertextuelle avec variantes établie par des spécialistes du roman du XVIIe siècle et de la pastorale ».

Malgré l’avis dominant du parti du texte établi, nous avons choisi d’afficher trois états des textes pour qu’on puisse sortir de la possession exclusive des textes par les spécialistes. Le texte établi n’est pas le texte original. Le texte traduit en langue moderne non plus. En  établissant et traduisant un texte, on ne peut pas s’empêcher de s’en mêler. Il s’agit d’assurer à une tierce personne un moyen de vérifier cette intervention.

Nous n’aurons aucun avantage à cacher le texte original.

7.2 Moteur de recherche lexicale

Dans le corpus du Projet Mazarinades, on peut chercher un ou des mot(s) combiné(s) dans le texte diplomatique ; même avec certaine ambiguïté.

Ce moteur de recherche ne fonctionne pas encore avec les textes en français moderne ; les textes ayant été modernisés automatiquement par notre collègue Michel Bernard (Paris III), ils sont encore au stade de prototype. De plus, nous devons maintenant réfléchir à normaliser cette modernisation des textes, c’est-à-dire décider jusqu’où il est possible de modifier les expressions, la morphologie et le lexique de l’époque de la Fronde.

Au moins, avec deux modes textuels et un mode image du texte, accompagnés d’un moteur de recherche lexicale, on peut avancer que les chercheurs n’ont plus besoin de lire tous les textes afin de trouver une mazarinade précise.

7.3 Renouvellement de notre connaissance collective

Le site du Projet Mazarinades est composé de deux parties : l’une est publique, avec des contenus et des fonctions accessibles à tous, et l’autre accessible seulement aux personnes inscrites dans ce site ; en principe, des chercheurs, pas nécessairement du domaine des Mazarinades ; il suffit de nous demander d’y être inscrit. Nous accueillons et souhaitons accueillir des chercheurs de diverses disciplines. Ils nous apporteront leurs connaissances pour élargir et rénover les nôtres.

C’est un grand avantage irremplaçable du site Web de permettre de renouveler notre connaissance sans cesse. On n’a pas de raison de l’abandonner pour avoir une apparence stable, peut-être qui ne servirait qu’à nous donner un aspect d’autorité.

Le développement du Projet Mazarinades permettra l’évolution de nos activités de recherches. Même des articles de fond doivent être publiés et partagés plus vite sur le Web qu’en étant imprimés sur du papier. On peut réagir plus rapidement, être d’accord ou opposé, argumenter et débattre. Cela accélère les recherches, en animant les débats.

Sans doute, le plus grand changement doit être notre comportement en tant que chercheur.

8. La nouvelle communauté de recherches sur la plateforme et sa mission

Le site mazarinades.org/ est donc une plateforme pour les recherches scientifiques. Nous ne pouvons pas partager les connaissances sans publier les fruits de chaque chercheur.

De fait, on parle souvent des bibliothèques au Japon qui ont décidé de ne plus acheter de revues scientifiques, surtout celles des sociétés scientifiques. Et pourtant, on peut dire que c’est une bonne occasion de se libérer de l’ancien système de publication académique. Publier plus d’articles sur Internet, c’est avoir plus de possibilités d’être cité dans d’autres articles. Soufflons ensemble le vent de la fronde contre le vieil académisme !… Je dis cela sur le ton de la blague, ne vous inquiétez pas.

Mais il y a des choses que l’on doit problématiser sérieusement. Par exemple, le texte affiché sur Internet est toujours susceptible d’être copié-collé n’importe comment. Cela veut dire deux sortes de problèmes pour le texte d’origine : être volé ou être déformé. Dans la plupart de cas, on le ferait sans mauvaise foi, parfois sans le savoir…

Il ne s’agit pas que du plagiat de texte. Il ne faut pas non plus transgresser les droits que peuvent avoir les bibliothèques, les musées ou les personnes qui nous offrent des images et des documents.

En partageant la connaissance et les informations entre nous, il nous faut aussi empêcher l’abus de liberté sur Internet, notamment afin de garantir la qualité des informations sur les Mazarinades.

Il ne faut pas oublier non plus que les mazarinades se présentaient sous forme de volumes reliés. La plateforme doit maintenir un pont qui relie la réalité historique des imprimés et la réalité virtuelle du corpus en ligne.
Cette plateforme de recherches scientifiques n’existait pas par le passé ; se rend-on compte de ce qu’elle apporte et de ce qu’elle modifie dans nos conceptions ? C’est une invention qui nous donne la facilité d’accès et de communication ainsi que la conservation de résultats des recherches, mais en même temps elle nous oblige à nous adapter à une réalité qui se transforme très vite avec le développement technique.

L’équipe du Projet Mazarinades attend vos opinions et souhaite que l’on réfléchisse ensemble au modèle et à l’évolution de la communauté des chercheurs dans un milieu que les êtres humains n’ont jamais connu avant le 21e siècle.

9. But final du Projet Mazarinades

En résolvant des problèmes dans le milieu expérimental, nous avançons les recherches sur les Mazarinades.
Notre corpus doit continuer à s’enrichir ; par exemple, avec une sélection parmi les mille pièces numérisées et offertes par la Bibliothèque municipale de Bordeaux en 2014. Ou bien, avec des liens à d’autres collections sur le Web.

Ce travail nous amène à la question finale : qu’est-ce que c’est – maintenant -, les Mazarinades ?

Nous avons certaines connaissances sur les Mazarinades, et pourtant il n’y a pas encore de définition persuasive avec laquelle tous les chercheurs seraient d’accord.
Moreau n’a pas donné de définition. Armand d’Artois non plus. Par contre, Hubert Carrier a donné une définition très stricte. Tellement stricte sur les dates qu’elle exclut certaines pièces du Cardinal de Retz, par exemple.

De plus, la notion d’opinion publique qui se trouve dans la définition de Carrier cause de la controverse, puisqu’il y a des chercheurs, comme Christian Jouhaud, qui n’admettent pas son existence à l’époque ; alors que d’autres, comme Hélène Duccini, soutiennent son existence depuis le 16e siècle.

Le Projet Mazarinades vous propose un lieu de débat sur ces problématiques, tout en éclaircissant l’idée que l’ensemble actuel des mazarinades n’est que l’ensemble des pièces historiquement appelées « mazarinades ».

Et notre plateforme préparée au Japon et développée avec nos collègues français deviendra désormais une plateforme scientifique sans frontière pour tous ceux qui sont motivés de traiter des problématiques liées aux mazarinades.

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